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Plein Feu sur Belfort
3 janvier 2014

Meslot , au soir du premier tour sera loin derrière Grudler

En 2008 Meslot avait été battu par Butzbach. La faute à Grudler dira-t-il car ce dernier s’était maintenu. Il faut remettre ce maintien de liste dans le contexte de l’époque. Il est impossible de négocier avec Damien Meslot. Il veut tout régenter, tout maitriser, tout décider. Sa conception de la politique est assez semblable à celle de Butzbach. Eux seuls savent ce qui est bien, les autres ne sont que des exécutants. Dans ces conditions il faut accepter d’être un pantin. Si c’est le lot de bien des adjoints actuels on peut comprendre que d’autres personnalités refusent ce statut peu enviable il est vrai. En 2008 Grudler  avait refusé que tous les postes importants reviennent à des militants UMP prêts à obéir au doigt et à l’œil de celui qui se prend pour le « tout puissant ».

 

En 2012 Meslot a, soi-disant, ouvert la porte au Modem pour constituer une liste commune. Qu’a-t-il proposé ? Que Grudler puisse être maire mais à une condition, qu’il soit minoritaire au sein du conseil. En clair qu’il soit un maire de pacotille en laissant Meslot décider de tout. Ce n’était bien sûr pas acceptable. Il n’y a donc pas eu d’alliance. Il ne devrait pas y en avoir, y compris entre les deux tours des prochaines élections. Meslot  comme Butzbach c’est le pouvoir sans partage. Bien sûr qu’à un moment donné il faut que le maire puisse avoir le dernier mot si nécessaire. Mais le fondement d’un système démocratique c’est de parvenir à convaincre sans avoir tout le temps à imposer, surtout lorsque l’on est capable de faire passer en force des dossiers inutiles ou néfastes pour la collectivité.


Parlons également de légitimité. Les résultats des législatives ont donné Meslot vainqueur, certes. Mais sur le fond il ne faut pas oublier qu’il a eu en face de lui une candidate PS qui n’a pas fait campagne. A croire que des ententes avaient pu être conclues en ce sens entre l’UMP et le PS. Plutôt simple d’être élu quand il n’y a personne en face et ce fut le cas. Alors légitime oui, Meslot l’est, mais sans grand mérite.

Revenons aux municipales. On peut vraiment se demander pourquoi c’est lui qui mène la liste. D’accord il est le leader naturel de l’UMP sur le département mais il n’est pas le candidat naturel. Il n’a siégé que quelques jours au conseil municipal préférant démissionner plutôt que d’accepter de jouer un rôle dans l’opposition. Si l’on se désintéresse de la vie de la cité comme il l’a démontré pourquoi se présenter alors ?

Pendant six ans c’est Florence Besancenot qui a tenu le rôle de leader de l’opposition UMP, elle était donc plus légitime que lui. Que se passera-t-il si l’UMP est à nouveau battue en mars 2014, Meslot démissionnera à nouveau ? Même élu il est capable de le faire et de céder la place à celle qui n’en doutons pas sera numéro deux sur la liste UMP.  L’électeur est pourtant en droit de savoir pour qui il vote et pour quel programme.

Là aussi le bât blesse. De programme il n’y en a pas. Même discours aussi vide qu’en 2008. Des parkings partout, Optymo remis à plat, la sécurité qu’on souhaite renforcer sans savoir comment et puis la nouveauté 2014, le bien être des animaux. Que des déclarations d’intention sans aucun fond. On se pose alors une question importante, qu’en pensent, non pas les militants UMP, mais les sympathisants ?  A trois mois du verdict, le bilan de Meslot est déjà grandiose.

Pas d’accord d’union avec Grudler, pas de programmes, des rapprochements totalement improbables et une image franchement mauvaise. Meslot c’est le bouclier des CRS devant l’assemblée nationale, c’est le porte-voix sur la place d’armes, ce sont aussi des déclarations difficilement audibles sur la communauté musulmane. Ca ne donne pas envie ni de voter ni de regretter une alliance avec Grudler. Le seul programme de Meslot, c’est sanctionner Hollande, pas le PS local, Hollande !


Meslot ballerine Socialo

Si l’on pense à l’avenir de Belfort cette candidature ne sert à rien !

Meslot va tenter de prouver le contraire en mobilisant à chaque fois les militants encartés pour les photos de famille mais cela ne fait pas une élection. Et les autres, ceux qui sont simplement à droite pour qui vont-ils voter ? Pour Meslot, les yeux fermés ? Pas sûr. Meslot au premier tour des municipales en 2008 c’était un score d’un peu plus de 32%. Mais avec 40% d’abstention et une configuration politique bien différente.

Il faut rajouter une donnée nouvelle, une partie de la gauche qui avant de se prononcer sur le cas Butzbach va vouloir préserver Belfort d’un maire très à droite. Explications.

1/ Butzbach était à l’époque MRC. Aujourd’hui PS, on sait que son ralliement a foncièrement déplu à de nombreux sympathisants de gauche. Difficile de prévoir l’ampleur d’un vote sanction d’une partie de ces fidèles du PS mais il existera. Peu probable que ces votes aillent en direction du MRC, la concurrence entre les deux partis ayant laissé des blessures toujours pas refermées. (Il faudrait également que le MRC présente une liste ce qui semble de moins en moins probable vu le silence de son candidat pourtant déclaré) Le vote sanction à gauche devrait se reporter pour une part sur Grudler. Le candidat Modem/UDI avait réalisé un score de 16% au premier tour en 2008, qu’entre 5 et 10% des voix des déçus de la gauche se reportent sur sa liste n’est pas inimaginable. (Nous allons voir que cela pourrait être beaucoup plus)

2/ Meslot à vouloir séduire tous les électorats va perdre de son côté des voix au premier tour dont celles des « FN pas franchement FN ». Faible en 2008 le FN pourrait bien dépasser les 10% au premier tour. D’une part en surfant sur la vague de la crise mais également en récoltant les voix de ces électeurs de droite reprochant à Meslot son alliance avec Résistance Citoyenne. Si Grudler peut espérer entre 5 et 10% de plus qu’au premier tour de 2008, Meslot peut craindre entre 5 et 10% de moins.

A partir d’un certain seuil de gain pour l’un et de perte pour l’autre Grudler peut devancer Meslot au premier tour. Il est donc tout à fait probable que Butzbach, Meslot et Grudler soient tous les trois qualifiés avec un score pour chacun dont la décimale commencera par un 2. Et si le FN dépasse les 10% et se maintient nous pourrions donc  assister à une quadrangulaire.

Dans le cas contraire ce sera une triangulaire si ni Meslot, ni Grudler acceptent un accord.

Bien sûr, et que l’on ne nous accuse pas de faire de la politique fiction, ce ne sont que des hypothèses. Mais elles sont tout de même fort probables.

De là se pose une vraie question. Meslot et Grudler doivent-ils attendre l’entre deux tours pour dévoiler leurs intentions ? Peut-on se mettre d’accord ou pas en trois jours ?

Et l’électeur n’est dit-il pas en droit de savoir avant le premier tour quelles sont les intentions de l’un et de l’autre ? S’il sait que Grudler et Meslot se maintiendront quoiqu’il arrive, les intentions de vote seraient alors très différentes.

Alors, si Grudler est en tête que fera Meslot ? Et si c’est Meslot qui arrive devant qu’a décidé Grudler? Sont-ils en mesure de répondre ?

Si l’on disposait des réponses à ces deux questions le scrutin aurait une allure fort différente. On a coutume de dire que sur un scrutin à deux tours, au premier on choisit, au deuxième on élimine. Là il faudrait éliminer dès le premier tour si les deux ont prévu de se maintenir.

 

Meslot pour le bien être animal

J’en termine avec l’explication du titre de ce papier :

« Meslot , au soir du premier tour sera loin derrière Grudler. »

Une hypothèse, juste une hypothèse de plus. Belfort est une ville qui jusqu’à présent a été traditionnellement à gauche. Les électeurs de gauche vont très vite comprendre que ni Meslot ni Grudler accepteront de se retirer au second tour, quelques soient les consignes nationales d’ailleurs. Donc pour faire barrage à la droite et éviter que Belfort devienne une ville UMP, le vote utile dans ce sens sera pour beaucoup de sympathisants de gauche de voter Grudler au premier tour. Meslot, loin derrière serait très affaibli. (Et peut-être devrait-il se retirer en appelant tout de même à faire barrage au FN si ce dernier est présent au deuxième tour).

Au deuxième tour ce sera alors ou la gauche ou le centre mais pas la droite dure !

Je sais bien évidemment que les réactions vont fuser sur le blog mais cette thèse fut rendue possible par le grand nombre de messages de personnes de gauche qui nous disent qu’au premier tour ils vont voter Grudler. Si le cœur en dit à certains ils peuvent le confirmer. Sous couvert de l’anonymat ce n’est pas compliqué, n’est-ce pas ?

Quoiqu’il en soit entre une partie de la droite déçue par le député, la gauche meurtrie mais ne voulant pas de la droite  pour la Ville, Meslot a bien des soucis à se faire…

En plus un an après aura lieu une autre bataille, celle du Conseil Général ; s’il arrive affaibli à celle-ci, il la perdra également. 

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