Les dindons de la farce, chapitre 1
Dindon 1er: Christophe Grudler
Le soir du premier tour les résultats venaient tout juste d’être annoncés que Michel Zumkeller se trouvait déjà dans les locaux de France Bleu pour affirmer que Christophe Grudler allait rejoindre Damien Meslot. Il savait que Grudler s'apprêter à annoncer qu'il se donnait le temps de la réflexion. (Il venait de l'avoir au téléphone)
Le député n’a pas voulu prendre le risque d’attendre. Il a donc décidé de forcer la main de celui à qui il avait apporté son « soutien ».
Soutien est un bien grand mot puisqu’il s’agissait en fait de respecter un accord passé avec Damien Meslot. Pour les prochaines législatives on sera en présence de deux cas de figure. Soit il restera deux postes de député, soit un seul. Deux circonscriptions et, sur la sienne, Michel Zumkeller avait besoin de la garantie qu’en face de lui il n’aurait pas de candidat UMP. Un seul député, il espère que Meslot lui laissera la place puisque ce dernier a annoncé maintes fois qu’il donnerait la priorité à son mandat de maire. On connaît la valeur des promesses de Meslot mais Zumkeller n’avait pas d’autre choix que de les croire. On pourrait aussi le retrouver président de la CAB, nous verrons bien.
La problématique de Meslot vis à vis de Grudler était claire. Il le savait capable de se maintenir ou de s’allier avec Faudot pour le second tour. Dans ces conditions la proposition de Zumkeller lui allait bien. On apporte le soutien de l’UDI à Grudler qui de toute façon se retrouvera derrière Meslot mais, avec ce soutien, on l’oblige soit à fusionner avec Meslot soit d'appeler à voter pour lui au second tour car il devra respecter les accords nationaux. Grudler n’a pas vu venir le piège. Lorsque Zumkeller lui propose le soutien de l’UDI il pense que cela va lui faire gagner des voix et que, dans ces conditions, il aura de réelles chances de se retrouver devant Meslot. D’une part il n’en sera rien et, d’autre part quand Grudler s’est rendu compte de la manœuvre il était trop tard. Grudler a compris que l’on s’était servi de lui lorsqu’il a lu sur la profession de foi de Meslot que celui-ci affirmait être soutenu par les élus de l’UDI. Il en a alerté Zumkeller pensant que l’UDI allait réagir et intenter une action en justice. Zumkeller n’a pas voulu bouger et Grudler n’a même pas eu l’autorisation de dénoncer ce mensonge à la presse.
Le lendemain du premier tour, Meslot s’est amusé à proposer des accords entre listes totalement inacceptables. Grudler et quelques uns de ses colistiers, il n’en voulait pas. Grudler se retire sans fusionner et appelle du bout des lèvres à voter Meslot. (C'est cette appel qui fera le gros titre dans l'Est, nous en reparlerons)
S’il ne l’avait pas fait il aurait été sanctionné, y compris par le Modem puisque Bayrou avait besoin de l’UMP pour sa propre élection. La manœuvre a parfaitement réussi pour Meslot mais pas pour Zumkeller qui, lui, voulait la fusion pour placer deux candidats UDI à la mairie de Belfort.
Des accords il y en a eu d’autres. Lesquels ? On ne les connaitra pas tous mais Bastien Faudot a tout fait pour qu’il n’y ait pas d’accord possible entre lui et Grudler. Il lui proposait pour fusionner 4 élus Modem tout en gardant la tête de liste. Inacceptable. Cela démontre que seule la chute de Butzbach était prévue grâce à une victoire de Meslot et pas autre chose. Pour quelles raisons?
A Offemont le MRC voulait sauver Françoise Bouvier. Il fut ravi de voir qu'un élu de droite bien intentionné s’est lui même chargé de faire monter une troisième liste (Turque) pour affaiblir Pierre Carles. Pour s’allier dès le premier tour cette liste exigera 10 postes à Pierre Carles. Il fut bien sûr obligé de refuser mais aura compris la manœuvre. Cela, finalement n’empêchera pas Françoise Bouvier d’être battue et ce dès le premier tour bien que cette troisième liste sortie de nulle part dépassera les 7%.
On se souviendra également qu’aux sénatoriales Chevènement avait pu remercier des élus UMP de Valdoie d’avoir voté pour lui...
Et donc, Chevènement dans tout ça ? Lui ce qui lui importait c’était la défaite de Butzbach. Il savait que cela passait par une victoire de Meslot et donc par un retrait de Grudler et le maintien de la liste de Faudot. Tout s’est déroulé comme il l’avait prévu…et peut être négocié... Savait-il pour Grudler?
Il faut attendre quelques jours pour scruter avec attention les noms que l’on trouvera pour assurer différentes responsabilités. Lesquelles ?Dans un premier temps:
-La présidence de la CAB et ses vice-présidences
-La direction de la communication de la ville
-La composition du cabinet de Meslot
Une fois ces noms connus on pourra expliquer d’autres accords…et dévoiler les noms d’autres dindons.